Résilience économique des TPE – PME : 2023 en demi-teinte
En 2022, la trésorerie des TPE – PME aura été mise à rude épreuve. Après la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, c’est l’inflation qui s’est invitée dans l’économie française et mondiale avec une hausse des prix de l’énergie et des matières premières. Les dirigeants sont inquiets, et cette inquiétude semble vouloir perdurer en 2023. Pourtant, tout n’est pas si noir même si les entreprises doivent encore faire le dos rond les prochains mois en mettant en place des mesures pour maintenir leur trésorerie à flot.
Impact fort de l’inflation sur l’activité des TPE – PME
Selon une enquête publiée par Sendinblue en décembre dernier, 76 % des TPE-PME françaises interrogées s’attendent à un impact important, voire très important, de l’inflation sur leur activité. Cette perspective les pousse à s’adapter et à réévaluer leur stratégie et leurs budgets. Un constat déjà partagé en novembre par le Baromètre trimestriel Bpifrance Le lab – Rexecode, qui révélait que la trésorerie des TPE – PME continuait à se dégrader (-24 points), 32% des dirigeants anticipant une nouvelle détérioration de leur trésorerie pour les 3 prochains mois. En cause notamment : la montée des coûts, avec l’augmentation des prix de l’énergie et des matières premières, due notamment aux difficultés d’approvisionnement, mais aussi la hausse des salaires. Car pour garder leurs collaborateurs ou faire face à une pénurie de candidats, les entreprises ont dû ou vont devoir aussi revoir à la hausse certains salaires
Des raisons de rester optimiste
Toutefois, ce tableau pessimiste ne devrait être l’affaire encore que de quelques mois. D’abord, l’inflation a ralenti, en partie grâce à un recul des prix de l’énergie ces dernières semaines, notamment des cours du pétrole, revenus à leurs niveaux d’il y a un an, mais aussi aux températures clémentes qui ont fait refluer la consommation, donc le coût du gaz et de l’électricité. Et les prévisions s’avèrent plutôt optimistes. L’Insee prévoit certes un pic de l’inflation en ce début d’année, mais qui devrait redescendre ensuite. Quant à BPIFrance, il table sur une année 2023 plutôt prometteuse, d’après plusieurs indicateurs : le nombre d’exportateurs a augmenté en 2022, l’attractivité de la France reste au plus haut, les investissements se maintiennent dans les TPE-PME, le marché de l’emploi est dynamique et on constate un mouvement de relocalisation dans l’industrie française. C’est un fait, les entreprises françaises savent faire preuve de résilience.
Se rapprocher de sa banque
Pour faire face à cette période transitoire qui pourrait encore dégrader les trésoreries, les entreprises peuvent mettre en place quelques actions simples, mais efficaces. Et notamment, en premier lieu se rapprocher de leur banque. Les conditions d’accès au crédit restent favorables malgré le contexte de hausse de taux. Selon la dernière enquête trimestrielle réalisée par la Banque de France et la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA), 73 % des TPE ayant réalisé une demande de crédits de trésorerie entre juillet et septembre se sont vu accorder plus des trois-quarts du montant souhaité. Et il est toujours possible de demander des facilités de caisse. Plus que jamais, il est important de suivre au plus près ses factures. De nombreux outils digitaux existent aujourd’hui pour automatiser la détection des retards de règlement et accompagner l’entreprise dans ses actions de relance. Et si certains mauvais payeurs persistent, il est toujours possible de recourir à l’affacturage, qui permet d’obtenir un financement anticipé en cédant la créance à un établissement de crédit spécialisé.
Des aides encore accessibles
Enfin, des aides sont encore accessibles pour les entreprises, notamment pour faire face à la hausse des coûts de l’énergie. Les très petites entreprises peuvent bénéficier du bouclier tarifaire, tandis que les PME ont accès à un « amortisseur d’électricité », permettant une prise en charge partielle de la facture par l’État. Un guichet d’aide au paiement des factures d’électricité a également été mis en place. En cumulant toutes ces aides, certaines entreprises peuvent obtenir jusqu’à « 40 % de remise sur la facture d’électricité », selon le ministre de l’Économie. Et si la trésorerie souffre trop, la Banque de France rappelle que les entreprises peuvent toujours consulter ses correspondants TPE-PME présents partout en France, qui pourront les orienter vers une quarantaine de partenaires publics ou privés, susceptibles de les aider dans leurs difficultés de financement.
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