Entretien avec Stanley Robotics, 1 an après leur levée de fonds
Qui de mieux placé pour vous prodiguer d’excellents conseils en matière de levée de fonds qu’une startup telle que Stanley Robotics ? Fondé par Clément Boussard, Aurélien Cord et Stéphane Evanno en 2015, Stanley Robotics offre un service innovant de robot voiturier. Les voyageurs se rendant en voiture aux aéroports de Paris Charles de Gaulle ou de Lyon n’ont plus à se soucier de trouver une place. Il leur suffit simplement de se garer sur la chaussée, de laisser leur véhicule et de prendre leur avion en toute sérénité. Stan, le robot voiturier s’occupe de tout.
Stanley Robotics a levé 3,6 millions d’euros en mai 2017. Un an après, la startup fait le bilan et prodigue de clairvoyants conseils aux entrepreneurs désirant se lancer dans leur première levée de fonds.
Les robots débarquent à l’aéroport de Lyon
Pour Stanley Robotics la conséquence la plus significative de sa levée de fonds est sans conteste le déploiement de ses robots voituriers à Lyon-Saint-Exupéry après avoir d’abord éprouvé leur solution à Charles de Gaulle .
« Quand nous avons lancé notre levée de fonds, nous venions d’ouvrir notre service à Charles de Gaulle, explique Clément Boussard, CEO de Stanley Robotics. Cette ouverture nous a permis d’ajuster notre expérience utilisateur ».
Ainsi, à Lyon, les conducteurs n’ont plus besoin d’entrer dans le parking, comme c’est toujours le cas à Charles de Gaulle. Ils se garent simplement sur la chaussée et laissent leur voiture sur un parking dédié. Et, le retour des clients a bien confirmé l’intérêt des utilisateurs pour la solution de Stanley Robotics : « On a eu des retours très intéressants des utilisateurs qui, une fois leur portière fermée, partaient très confiants pour laisser leur voiture aux robots. »
Une équipe plus forte et plus soudée
Incubé chez Agoranov depuis ses débuts, Stanley Robotics a récemment intégré ses propres locaux : « Nous avons maintenant notre propre atelier et notre base de test ». Un espace bien à eux qui leur a permis d’accueillir de nouveaux membres. « Nous étions une quinzaine et nous sommes aujourd’hui 26. Nous continuons le recrutement pour grossir les rangs de l’entreprise »
Vision, engagement, responsabilité, cette année a aussi permis à Stanley Robotics de prospérer : « L’entreprise monte et tous les salariés montent avec elle. On a tous grandit ensemble, l’équipe s’est soudée », déclare Clément Boussard avant d’ajouter : « On se permet aujourd’hui de faire quelques activités teambuilding. »
Après la levée de fonds, le contact avec les investisseurs est aussi renforcé :
« Nous voyons nos investisseurs tous les deux mois et on leur fait un débrief ».
Le rapport entre Stanley Robotics et leurs investisseurs est très étroit pendant cette première année post levée de fonds : « Les investisseurs savent accompagner les grands projets » ajoute le CEO de Stanley Robotics.
Un développement à l’international en ligne de mire
À la question, “Referiez-vous les choses différemment ?”, Clément Boussard répond, philosophe : « Oui et non, il y a peut-être certaines choses que je ferais différemment mais je pars du principe que je ne le savais pas. » Avant d’ajouter : « Parce que selon moi tout est basé sur l’apprentissage. » Stanley Robotics ne regarde pas vers le passé et prépare son futur en se fixant de nouveaux objectifs : son développement et son internationalisation. La startup souhaite monter en puissance grâce à l’arrivée de nouveaux robots sur Lyon pour accueillir de plus en plus de clients. Côté international, la startup lance un projet outre-manche : « Nous sommes en contact avec un aéroport de Londres pour déployer nos robots sur le site. »
Savoir parler aux investisseurs
« J’ai vu tellement d’entrepreneurs y croire parce qu’ils ont eu une dizaine de rendez-vous avec un VC¹. Mais cela ne veut rien dire. Il faut essayer de trouver celui qui est capable de te regarder avec des étoiles au fond des yeux. »
Clément Boussard, CEO de Stanley Robotics.
Selon Clément Boussard, un venture capitalist ne dira jamais non à un projet, il y voit toujours une opportunité, potentielle, mais pas forcément concrète et à court terme. Pour mieux cerner l’intérêt réel de son interlocuteur, le CEO de Stanley Robotics a une technique infaillible : « Lorsque nous étions en train de lever, je partais avec un objectif en tête. Je me disais “Clément, il faut qu’il te dise non, force le à te dire non.” » Un objectif surprenant mais qui fonctionne. Le CEO se met en position de force et peut relancer la discussion par la suite : « Tu lead mon tour ou pas ? Je préfère considérer que tu ne vas pas investir chez nous ». Selon Clément, il faut insister auprès du VC pour savoir s’il veut réellement investir dans votre projet afin de ne pas focaliser sur un seul investisseur. Et, « si les investisseurs ne voient pas l’intérêt financier c’est un signal très important que l’entrepreneur doit prendre en compte et doit être capable de comprendre. Ce n’est peut-être pas cette aventure là qu’il faut suivre. »
Stanley Robotics 1 an après la levée de fonds :
- Un service opérationnel et en croissance
- Une vision et une stratégie claire
- Des recrutements et une forte cohésion d’équipe : « nous avons tous grandi ensemble »
Pour aller plus loin :
- Startup : 5 conseils pour réussir votre levée de fonds
- Les 10 fails du pitch
- Conseil aux Startup : comment suivre votre comptabilité et votre trésorerie ?
¹ Venture Capitalist : investisseurs