Comptabilité sociale et environnementale : un rôle majeur pour l’expert-comptable
Aller plus loin que les habituels critères financiers pour s’intéresser au coût des actions de l’entreprise qui ont des impacts sociaux et environnementaux ? C’est ce que permet la comptabilité sociale et environnementale (CSE). Un défi que doivent relever dès à présent les entreprises avec l’aide indispensable de leur expert-comptable afin d’agir en faveur de la transition écologique !
Qu’est-ce que la comptabilité sociale et environnementale ?
Aujourd’hui, la compréhension de l’entreprise passe essentiellement par sa comptabilité, un outil d’information financière et de gestion qui aide les dirigeants dans leur pilotage et leur prise de décision. Pourtant les impacts sociaux et environnementaux liés à son activité en sont absents. Apparue à la fin des années 60, la CSE (comptabilité sociale et environnementale) propose de réparer cet oubli. Développée en parallèle des pratiques de plus en plus prégnantes de RSE (Responsabilité sociétale des entreprises), elle permet d’apporter des réponses opérationnelles en les intégrant dans les documents comptables des entreprises, selon plusieurs méthodes possibles. Concrètement, elle rend visible l’invisible en inscrivant au bilan comptable et dans le compte de résultat les ressources consommées ou dégradées par les activités économiques. L’objectif est d’influencer directement le fonctionnement et les stratégies des entreprises, et d’avoir une plus grande transparence vis-à-vis de ses partenaires (clients, fournisseurs, riverains, pouvoirs publics…).
Quels enjeux recouvrent la notion de comptabilité sociale et environnementale ?
La CSE, comme l’impose la récente loi Pacte, prévoit d’un point de vue social de prendre en considération tout ce qui touche aux collaborateurs, c’est-à-dire leurs conditions de travail, de bien-être et de motivation. Cela vise par exemple :
- la qualité de vie au travail ;
- le dialogue ;
- la mise en place d’un cadre de travail agréable ;
- l’égalité femmes/hommes ;
- la non-discrimination ;
- une juste rémunération…
Des notions qui impactent principalement le droit du travail mais aussi d’autres services comme celui des achats avec l’aménagement des locaux par exemple. Quant à l’enjeu environnemental, il implique pour l’entreprise de s’intéresser à son écosystème et aux conséquences de ses activités sur son environnement :
- émissions de gaz à effet de serre ;
- consommation de ressources ;
- production de déchets, pollutions…
Quelles prestations de conseils pouvez-vous proposer à vos clients ?
Pour l’entreprise, appliquer une des méthodes de CSE présente plusieurs atouts. En effet, c’est l’opportunité pour elle de faire le point sur ses valeurs et de mesurer leur adéquation avec les actions mises en place. Elle permet aussi d’anticiper des risques éventuels, peut-être même une réglementation à venir, voire de clarifier sa communication vis-à-vis de ses partenaires sur ces sujets épineux et de démontrer son engagement.
L’expert-comptable est tout à fait légitime à se positionner aux côtés de son client pour mettre en œuvre cette comptabilité socio-environnementale. En tant qu’expert des chiffres et du conseil, il peut accompagner les directions financières à se former sur le sujet, à faire évoluer leurs outils et leurs systèmes d’information, à mettre en place de nouveaux choix organisationnels, voire à accompagner le recrutement de nouvelles compétences pour faire face à ces nouveaux besoins. D’autant que cette mise en place implique de fixer des objectifs qui peuvent paraître dans un premier temps plutôt contraignants. L’expert-comptable sera le plus à même de pouvoir fournir des mesures quantifiées pour rassurer les services impliqués et permettre une valorisation des actions mises en place.
Quels outils utiliser pour mettre en place une comptabilité sociale et environnementale ?
Pas de CSE possible sans l’existence d’indicateurs de performance (aussi appelés KPI pour key performance indicators), qui soient pertinents, régulièrement actualisés et capables de mesurer avec justesse les changements. Si les KPI traditionnels ne sont généralement pas adaptés, les solutions digitales intègrent désormais un panel d’indicateurs, dédiés par exemple :
- à l’évolution du tonnage des déchets mis en décharge ;
- à la consommation d’eau ;
- à l’efficacité énergétique ;
- aux facteurs d’émission de gaz à effet de serre ;
- à l’index égalité ;
- à l’environnement de travail ;
- à la satisfaction au travail ;
- au taux de promotion ;
- à l’absentéisme…
Ces KPI doivent être précisément sélectionnés par l’expert-comptable pour en tirer le meilleur parti. L’idée étant de pouvoir les exploiter, d’en obtenir des mesures correctives et d’établir de meilleures pratiques pour l’avenir en fixant des objectifs réalistes. Ils peuvent aussi servir de base pour améliorer la réussite commerciale de l’entreprise en permettant des comparaisons avec les autres sociétés du secteur.
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