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Auto-entrepreneur dans la restauration : pourquoi pas vous ?

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Auto-entrepreneur dans la restauration est un statut que de nombreux créateurs d’activité choisissent. Pourquoi ? D’abord, une précision : l’auto-entrepreneur est devenu micro-entrepreneur. Au-delà du changement de dénomination, quelques avancées notables rendent le statut d’auto-entrepreneur encore plus intéressant lorsque l’on réfléchit au lancement d’une nouvelle activité.

Vous hésitez à vous lancer ? Vous voulez démarrer avec le minimum de contraintes et valider que vous avez la motivation pour durer dans une nouvelle activité. Devenez auto-entrepreneur ! Vous aurez bien sûr à changer de statut lorsque vous aurez grandi au-delà d’un certain plafond. Mais, ce plafond est élevé. Les premières années ou en tant qu’activité complémentaire, le statut de micro-entrepreneur mérite d’être envisagé pour au moins 4 raisons :

Créer et développer sa start-up est une aventure hors du commun. Porteur de satisfactions professionnelles inédites, le parcours du créateur de start-up est surtout semé de défis, qu’il faut savoir surmonter un à un. Sage Advice vous propose une série d’articles à lire pour se faciliter un peu l’aventure, accessibles aussi avec #WeLoveStartup :

Auto-entrepreneur : un statut très souple pour trouver la bonne recette

Pour envisager toutes les facettes du statut d’auto-entrepreneur, prenons un exemple précis. Imaginons que vous rêviez de devenir traiteur.
La cuisine est une passion. Et, vous aimez faire plaisir aux gens. Mais aussi, vous aimez la fête ou en tout cas les événements festifs. Devenez traiteur !
Vous aurez la liberté de pouvoir travailler depuis votre propre laboratoire, de pouvoir vous confronter à des demandes toujours différentes, d’avoir à soigner la présentation aussi bien que le goût.

Depuis 2016, le statut s’appelle donc micro-entrepreneur. Mais dans le langage courant, le terme auto-entrepreneur, qui lui remonte à 2009, est resté.

Pour vous accompagner dans votre réflexion et être bien concret, imaginons donc que vous vous intéressiez particulièrement au quotidien d’un auto-entrepreneur dans la restauration.

Il est probable que vous ayez quelques certitudes sur vos capacités culinaires – vous avez sans doute déjà, même à titre de passe-temps, une bonne expérience dans la cuisine et dans le dressage. Ce qui vous freine probablement, c’est la perspective de devenir votre propre patron !

Faire des devis, gérer des factures, tenir un budget : c’est sans doute un peu l’inconnu pour vous ! En plus dans le cas de la restauration, vous pouvez vous interroger sur la légitimité du statut par rapport aux contraintes métiers. Vous pensez qu’avec la réglementation stricte sur l’hygiène des denrées alimentaires, les règles HACCP et toute l’exigence autour de ce secteur d’activité, devenir traiteur est forcément long et complexe. Eh bien justement, ce n’est pas le cas !
En effet, le statut d’auto-entrepreneur est fait pour encourager l’initiative et favoriser la réalisation du rêve de chacun. Pas pour le contrecarrer !
Ainsi, être auto-entrepreneur dans la restauration, ou ailleurs, constitue un excellent tremplin avant le grand saut vers une structure plus aboutie. À un moment donné, si votre affaire marche bien, il faudra assurément envisager une formule plus engageante. Mais vous avez le temps. Ce qui importe, c’est que vous puissiez libérer votre énergie !

Le statut de micro-entreprise vous donnera la possibilité de maîtriser à votre rythme les fondamentaux d’une activité où il faut savoir tout faire. Vendre, acheter, cuisiner, servir, facturer, compter… La légèreté du statut couplée à la solidité du cadre est de l’avis général la bonne formule pour vos premiers pas de chef d’entreprise.
À ceux qui pourraient hésiter, je dirais : foncez ! Devenir auto-entrepreneur est rapide et pratique. Et idéal pour tester une activité avec un maximum de souplesse et un minimum de contraintes. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de démarches à accomplir ni d’obligations à respecter. C’est ce que nous allons maintenant aborder.

Auto-entrepreneur : le tour de main pour devenir traiteur en 3 clics

Le premier avantage, c’est que l’on peut devenir auto-entrepreneur en quelques clics. Pour pouvoir exercer votre activité, vous devez d’abord vous inscrire en ligne auprès du CFE, le centre de formalités des entreprises. En fonction de la nature de l’activité, c’est : la chambre de commerce t d’industrie, la chambre des métiers, la chambre d’agriculture, le greffe du tribunal ou directement l’Urssaf. Vous, par exemple, pour devenir traiteur, il faut vous inscrire via le site de la chambre de commerce et de l’industrie de votre département. Si vous n’aviez pas lu cet article et su quel CFE choisir, vous auriez cependant pu passer par un site comme www.autoentrepreneur.urssaf.fr ou encore www.cfe.urssaf.fr, sur lequel vous auriez rempli le formulaire P0 Micro-entrepreneur.

Quel que soit le parcours que vous aurez suivi pour y arriver, une fois inscrit sur le site Internet de votre CFE, vous recevrez votre numéro de SIRET. Tout est mis en œuvre pour faciliter la création et accélérer les démarches. Cependant, cela peut prendre un peu de temps. Comptez 15 jours en moyenne. Les auto-entrepreneurs pionniers ont souvent pointé la longueur de cette phase de traitement. C’est la rançon du succès mais pour celui ou celle qui attend, c’est inconfortable. Dans la plupart des CFE, ça va mieux aujourd’hui. Une fois que vous avez votre SIRET, vous pouvez démarrer ! Tout est automatique d’une certaine manière. Votre CFE centralise toutes les démarches. Du coup, vous pouvez immédiatement vous concentrer sur le lancement de votre activité.

Le plafond de chiffre d’affaires du micro-entrepreneur est adapté à une période de démarrage. Il laisse le temps de prendre ses marques et de monter en puissance avant de devoir éventuellement changer de statut. Pour un auto-entrepreneur dans la restauration, la limite s’élève à 72 600 euros en 2022. Ce plafond correspond en effet à la limite fixée pour la prestation de services. Pour la vente de marchandises, le plafond est fixé à 176 200 euros.
De l’avis général, ça laisse vraiment le temps de s’installer, de tester son activité et de se constituer une clientèle… C’est d’ailleurs fait pour cela. Accompagner les créateurs sans créer une distorsion durable de concurrence. Concrètement, le changement de statut intervient la deuxième année après celle du dépassement. Attention cependant au prorata temporis, notamment si vous vous lancez en cours d’année. 6 mois d’activité vous donnent un plafond de 36 300 euros !
Pour rester dans les chiffres, sachez aussi qu’un auto-entrepreneur est soumis à la TVA à partir d’un certain seuil. 34 400 euros pour une activité artisanale et 85 800 euros pour une activité commerciale.

Auto-entrepreneur : la gestion en version allégée

Le régime est souple et les contraintes légères. Il vous faudra faire régulièrement une déclaration de votre chiffre d’affaires. Vous avez le choix entre une déclaration trimestrielle et une déclaration mensuelle. Cette déclaration sert de base de calcul pour l’ensemble de vos charges. C’est d’ailleurs un progrès du régime micro-entrepreneur par rapport au régime historique d’auto-entrepreneur, dans la restauration comme ailleurs. Désormais, les cotisations sociales et la base imposable représentent un pourcentage du chiffre d’affaires. Surtout, et c’est un vrai progrès au début quand le chiffre d’affaires est encore balbutiant : il n’y a de cotisations sociales que s’il y a du chiffre d’affaires.

En fait, ce qu’il faut bien comprendre avec ce régime, et ce dont vous profitez en tant qu’auto-entrepreneur dans la restauration, c’est que vous pouvez consacrer presque 100 % de votre temps à vos clients et à leurs petits fours. La gestion est ultra allégée. Par exemple, le bénéfice de l’entreprise se détermine forfaitairement, par l’application d’un pourcentage sur votre chiffre d’affaires. En l’occurrence, en tant que traiteur, l’administration fiscale considère que votre bénéfice représente 50 % de vos ventes (c’est-à-dire que, en tant que prestataire de services, vous bénéficiez d’un abattement de 50 %). Votre seule obligation de gestion est de calculer votre chiffre d’affaires, c’est-à-dire le total de vos ventes. Vous n’avez pas besoin de tenir une comptabilité.

En réalité, nous vous recommandons de tenir une comptabilité, même allégée. Cela vous permettra de suivre votre activité et de mesurer votre performance économique. Mais, encore une fois, ce n’est pas obligatoire. Disons que la finalité de votre gestion est de vous améliorer et de vous permettre de vous assurer que vos prix de vente sont cohérents ; et non pour payer vos cotisations et vos impôts. Certains trouvent que ça change tout !

Vous pouvez choisir d’ajouter votre bénéfice à votre revenu global (si vous avez d’autres sources de revenus). Ou, encore, choisir le principe du versement libératoire de l’impôt sur le revenu. En clair, vous payez à chaque échéance, mensuelle ou trimestrielle en fonction de votre choix, 1,7 % du total des ventes réalisées au cours de la période et c’est tout. Si vous avez choisi cette option du versement libératoire, vous n’avez pas à déclarer les revenus provenant de votre activité d’auto-entreprise de la restauration dans votre déclaration de revenus annuelle.

De la même manière, votre régime social est très simplifié. Il est même souvent qualifié de « micro-social ». C’est comme pour les impôts : vous payez à chaque échéance un forfait sur votre chiffre d’affaires. En l’occurrence, relevant de la prestation de services, un traiteur en auto-entreprise paie 22 % de son chiffre d’affaires au titre de ses cotisations sociales. En clair, vous payez à chaque échéance, mensuelle ou trimestrielle, 23,7 % de votre chiffre d’affaires en impôts (si vous avez opté pour le versement libératoire) et en cotisations sociales. Vous ajoutez la cotisation foncière des entreprises une fois par an, la taxe pour les frais de chambre consulaire et la taxe de 0,1 % du chiffre d’affaires au titre de la formation professionnelle. C’est quand même plus simple que de réaliser une pièce montée !
Vous faites évidemment tout en ligne. Ça vous permet de gagner du temps et d’éviter papiers et courriers. Tout est fait pour éviter aux auto-entrepreneurs de soulever un crayon ! La gestion en ligne est clairement privilégiée, pour son côté pratique et pour vous faire gagner du temps.

Auto-entrepreneur : pour les chefs et pour les cheffes !

Vous pensez que le régime d’auto-entrepreneur de la restauration est fait pour vous ? Encore un élément qui va vous intéresser si vous êtes une femme. Les formalités et la gestion sont très simples mais pas les avantages sociaux. Le congé maternité des travailleuses indépendantes (et oui, une auto-entrepreneuse est une travailleuse indépendante !) n’était franchement pas au niveau jusqu’alors. En 2019, victoire ! La durée du congé maternité des micro-entrepreneuses s’aligne sur la durée du congé maternité des salariées. C’est congé maternité unique pour toutes désormais ! Pour les auto-entrepreneurs, en revanche, le congé paternité est inférieur de 3 jours par rapport à celui de leurs homologues salariés. Le prix de la liberté ?

Et parce qu’il faut penser à tout et, désolé, mais aussi au pire, sachez qu’un auto-entrepreneur peut même prétendre à indemnisation – sous certaines conditions il est vrai – s’il devait cesser son activité pour des raisons économiques.

En particulier, dans le contexte de la crise sanitaire, trois mesures de soutien ciblent les micro-entrepreneurs des secteurs les plus impactés¹ :

  • Les micro-entrepreneurs des secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, du monde de la nuit, de l’évènementiel et des agences de voyage peuvent demander auprès de l’Urssaf une aide financière exceptionnelle (AFE).
  • Les micro-entrepreneurs bénéficient du dispositif de réduction des cotisations sociales mis en place pour décembre 2021 et janvier 2022 (exonération totale des cotisations en cas de baisse d’activité au moins égale à 65 % ; exonération de 50 % pour une baisse comprise entre 30 et 65 %), selon des modalités propres à leurs statut.
  • Les micro-entrepreneurs peuvent bénéficier des aides de droit commun apportées par l’action sociale des travailleurs indépendants, notamment l’aide aux cotisants en difficulté (ACED), qui permet la prise en charge partielle ou totale de cotisations.

L’auto-entreprise, c’est sans contraintes mais ce n’est plus totalement sans filet !
Renseignez-vous : www.autoentrepreneur.urssaf.fr

En conclusion, le statut d’auto-entrepreneur est peut-être le moyen le plus simple de vous lancer dans la restauration. Mais attention, simplicité ne signifie pas sans aucune obligation. Par exemple, un traiteur est soumis à une réglementation sanitaire et parfois à des agréments, en fonction de son modèle économique.

¹ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance – 18/02/22

Article initialement publié le 28/12/2013. Dernière mise à jour le 10/06/2022

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